La Gueule de l\'emploi

La Gueule de l\'emploi

PRÉFACE

Préface de Charles JOB éminent spécialiste du travail. 

 

« Le travail, c’est la santé, 
Rien faire c’est la conserver
Les prisonniers du boulot
Font pas de vieux os »
Henri Salvador
 

Qui n’a pas déjà fredonné ou entendu cet amusant refrain. Le travail peut prêter à sourire, il n’empêche qu’il est une part de vie importante dans nos sociétés modernes. Il n’est pas question, ici, de faire l’apologie de la paresse. Il est évident que, si on leur proposait, la plupart des gens aimeraient pouvoir gagner leur vie sans avoir à travailler. Même moi qui vous parle… mais bon. Dans certains cas le travail peut même être considéré comme une corvée si celui-ci est vécu comme tel. Mais ne pas travailler ou exercer un non-travail, n’est pas une solution et c’est un luxe que peu de personnes peuvent s’offrir. 

Le travail est d’abord une contrainte vitale pour l’homme ; c’est pour faire face à ses besoins biologiques de nourriture, de protection contre les animaux et les intempéries que l’homme a travaillé, et c’est cette nécessité fondamentale qui fait du travail une action forcée transposée en une contrainte de type économique dans le cadre de nos sociétés. Refuser le travail entraînerait la perte d’un revenu indispensable pour vivre à la plupart des individus. 

Les professions indépendantes perdent continûment de l’importance face au progrès du salariat. Si une organisation de plus en plus globale, de plus en plus complexe et hiérarchisée améliore l’efficacité de l’effort humain, permet une plus grande maîtrise de l’économie et ouvre la possibilité de réduire des fléaux comme la famine et le chômage, elle a jusqu’ici multiplié du même coup les tâches parcellaires et répétitives, éloigné le travailleur du produit de son travail, accru sa dépendance à l’égard d’une organisation impersonnelle.

C’est dire que l’autonomie recherchée ne concerne pas l’intérêt intrinsèque du travail, mais le souci d’une certaine marge de liberté dans la réalisation d’une tâche qui est d’abord un moyen d’obtenir un salaire. Les professions qui sont proposées ici, sont plus que de simples emplois « alimentaires ». Ils ont cette particularité qu’ils sont en étroites relations avec le sujet. Le métier n’est plus seulement un moyen de gagner sa vie, mais une source à laquelle on peut aller puiser sans fin, parce qu’elle correspond à ce que nous sommes profondément. L’individu n’est plus coupé du travail, mais il EST la conscience de ce travail. 

 


13/06/2013
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